UPA DI puise sa force dans les réseaux qu’elle cultive depuis 30 ans. Cela lui permet de porter son expertise encore plus loin.
C’est le cas du projet Développer des entreprises locales durables et résilientes au changement climatique (UPSCALE), qu’UPA DI a mis en place en Indonésie avec Trias, AsiaDHRRA et son membre indonésien Bina Desa, tous membres du réseau AgriCord.
La structure de gouvernance dynamique du projet UPSCALE a permis aux organisations paysannes participantes et aux agri-agences de bonifier, suivre et évaluer les activités réalisées et les résultats obtenus de manière collaborative, et ce, malgré la barrière linguistique et la distance géographique.
Les rencontres virtuelles mensuelles et les visites de travail en personne dans les quatre villages d’intervention, soit Jumantono, Jumapolo, Jatipuro et Jatiyoso, auront contribué à établir un lien de confiance entre les acteurs du projet et à mobiliser une diversité de savoir-être et de savoir-faire complémentaires. L’utilisation d’outils en langue indonésienne de Trias et la collaboration de longue durée entre AsiaDHRRA et les organisations paysannes locales se sont combinées à l’expertise d’UPA DI en matière de développement organisationnel pour mieux répondre aux besoins des agricultrices et agriculteurs indonésiens.
Cette collaboration a permis la mise en œuvre de nombreuses activités en 2022-2023, telles que des formations théoriques et pratiques visant la bonification des services collectifs, la réalisation de plaidoyers auprès des autorités locales et nationales ainsi que l’amélioration des processus de gouvernance et de gestion des organisations paysannes.
Sembur sembur adus, siram siram bayem.
Un but est atteint seulement parce que plusieurs personnes y contribuent.
– Proverbe en langue javanaise
Depuis 2022, UPA DI et ses partenaires AgriCord, Trias et AsiaDHRRA mettent en œuvre le projet UPSCALE en Indonésie dans le cadre du programme FO4A (Farmers’ Organisation for Asia).
Cette année, le Fonds international de développement de l’agriculture (FIDA), qui administre le programme, a demandé aux agri-agences d’accompagner les trois organisations bénéficiaires (les coopératives KSU Ngudi Makmur [KSU NM] et Kokama ainsi que l’union de producteurs Himpunan Tani Ngudi Makmur [HTNM]) dans la conception et la réalisation de plans d’affaires sur les trois prochaines années. Cette démarche vise à maximiser leur potentiel de rentabilité et d’en assurer la pérennité au terme du projet.
Pour satisfaire cette demande, une projection des résultats et un scénario de financement ont dû être produits rapidement pour KSU NM, première bénéficiaire de cette initiative. Les membres de la coopérative ont été formés sur le processus d’élaboration d’un plan d’affaires et ont pu formuler des scénarios de mobilisation de ressources et des cibles à atteindre pour l’achat et la mise en marché collective des trois produits phares de l’organisation : les semences de riz biologique, le riz biologique et le compost organique.
La réalisation du plan d’affaires de KSU NM nécessitera la mobilisation de capital propre de la part des membres et l’obtention d’un prêt auprès d’une institution financière locale. Ainsi, pour valider le réalisme et la pertinence du plan d’affaires et faciliter son appropriation par les parties prenantes et, ultimement, sa mise en œuvre, UPA DI et ses partenaires se sont assurés que tous les aspects du processus étaient participatifs.
L’élaboration d’un plan d’affaires étant un travail évolutif de longue haleine, un coopérant expert du projet Réseau Agro-Innov sera mobilisé pour bonifier le travail réalisé et accompagner Kokama et HTNM dans le même exercice.
Achevé en 2021, le projet Les savoirs des gens de la terre (LSGT) était une initiative phare à travers laquelle UPA DI mettait de l’avant son approche intégrée de formation et d’appui aux organisations professionnelles agricoles pour le développement de services économiques aux membres.
Cette année, afin de mesurer pleinement les acquis de cette démarche et de l’améliorer à travers une analyse des enjeux survenus durant sa mise en œuvre, UPA DI a retenu les services d’un spécialiste en évaluation de performance.
Afin de valider les résultats atteints et d’évaluer la pérennité des changements provenant de LSGT, le spécialiste indépendant a effectué une analyse approfondie des rapports de projet et mené des discussions avec le personnel clé d’UPA DI et des représentants et représentantes d’organisations partenaires d’Haïti, du Sénégal et de la République démocratique du Congo.
Selon cette analyse, une des clés du succès de LSGT résidait en son approche axée sur le renforcement des capacités des organisations à divers niveaux, dans une optique alliant compétences et projets concrets. Un second facteur de succès identifié touchait la nature même d’UPA DI, qui déploie une approche de coopération horizontale entre organisations paysannes afin de créer des liens de confiance avec ses partenaires, mais aussi afin de mobiliser des volontaires qui sont eux-mêmes agricultrices et agriculteurs ou des professionnelles et professionnels agricoles.
Cette évaluation positive a confirmé la nécessité pour UPA DI de maintenir l’approche LSGT comme pilier de l’organisation. Les modules de formation de l’approche ont été révisés sur la base de nos expériences afin qu’ils s’adaptent encore mieux aux besoins de nos partenaires.
On parle maintenant de la stratégie de formation par compétences LSGT.
C’est au siège de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) à Tunis que s’est déroulée, en janvier 2023, la cérémonie de lancement du Projet de structuration des services économiques et environnementaux aux transformatrices agroalimentaires tunisiennes (PSSEETAT), financé par Affaires mondiales Canada.
Cet événement de grande envergure a été l’occasion de rassembler des représentantes et représentants des organisations locales responsables de la mise en œuvre du projet — l’UTAP et l’Union maghrébine et nord-africaine des agriculteurs (UMNAGRI) —, des membres des organisations paysannes participantes ainsi que des invités de marque tels que le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche (MARHP), la ministre de l’Environnement, la ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Seniors, l’ambassadrice du Canada en Tunisie et le secrétaire général d’UPA DI, Hugo Beauregard-Langelier.
La cérémonie a aussi été l’occasion pour UPA DI, l’UTAP, plateforme nationale des organisations paysannes de Tunisie, et l’UMNAGRI, organisation agricole régionale qui représente ses membres dans les pays de l’Afrique du Nord, de mieux faire connaître la nature et les objectifs du projet aux principales parties prenantes et, ainsi, en favoriser la visibilité et le succès.
La notion de partage se trouve au cœur du PSSEETAT; des ateliers d’échanges locaux, régionaux et nationaux sur les approches innovantes et les stratégies de plaidoyer par et pour les transformatrices agroalimentaires tunisiennes étant prévus. Dans ce même esprit, soulignons l’expérience vécue par les représentantes des organisations paysannes participantes qui ont été invitées à exposer et à vendre leurs produits transformés lors de l’événement. Pour plusieurs de ces femmes, il s’agissait d’un premier contact avec des décideurs, un premier pas leur permettant de discuter des défis auxquels elles font face.
UPA DI vise toujours à déployer des solutions adaptées aux besoins et aux contextes de ses partenaires afin qu’ils puissent gérer leurs organisations de façon autonome. En Haïti, cela représente un défi de taille! La situation sociopolitique et sécuritaire limite les mandats d’appui, mais surtout, elle confronte les agricultrices et agriculteurs à de multiples obstacles comme des pénuries de matériaux et de carburant causant de l’inflation, des difficultés de déplacement et de transport des produits agricoles.
Malgré cela, grâce à la détermination de l’équipe locale, au suivi à distance des chargées et chargés de projets et à l’appui direct de volontaires d’origine canadienne et nationale du programme Réseau Agro-Innov, un accomplissement remarquable a été réalisé.
À travers le programme FO4ACP (Farmers’ Organizations for Africa, Caribbean and Pacific) du Fonds international de développement de l’agriculture (FIDA), lequel a pu être sollicité par le biais d’AgriCord, la cassaverie de Limbé Kasav Lakay a commencé ses opérations après presque deux années d’efforts soutenus par la Fédération des groupements paysans de Limbé (FGPL).
Pourquoi cette cassaverie est-elle si exceptionnelle? Parce qu’on y transforme le manioc produit localement, on y produit des galettes nutritives de qualité, on y valorise tous les résidus de transformation et parce qu’elle fonctionne entièrement à l’énergie verte! En effet, un système à l’énergie solaire permet d’actionner les moulins et d’éclairer le bâtiment.
La cassaverie permet à la FGPL d’offrir à ses membres des services économiques favorisant une agriculture de proximité, permettant d’améliorer les revenus et la sécurité alimentaire des familles agricoles de la zone de Limbé.
À court terme, la FGPL encouragera les productrices et producteurs locaux à produire davantage de manioc pour répondre à la demande croissante dans un contexte où les denrées alimentaires se raréfient et coûtent de plus en plus cher.
*La cassave est un pain plat que l’on cuisine à partir de la farine de manioc.
Cette année a marqué la fin de deux projets de renforcement des services économiques en Bolivie et au Pérou, soit les projets Services et plaidoyer des organisations professionnelles agricoles en Afrique et en Amérique latine (SEPOP) et FO4LA (Farmers’ Organisations for Latin America). Ces projets ayant généré des résultats très positifs pour les organisations paysannes et leurs membres, il importe d’en mettre quelques-uns en lumière.
Au Pérou, deux coopératives caféières, la coopérative La Florida et la coopérative San Fernando, ont été accompagnées dans le développement et le renforcement de six services économiques clés à offrir à leurs membres, notamment la certification du café (biologique ou Café manos de mujer) et la commercialisation du café localement et à l’étranger. En tout, près de 300 productrices et producteurs ont pu bénéficier directement de ces services.
En Bolivie, trois organisations ont participé aux projets : l’Unidad de especias y Condimentos (UNEC), le Central local de Cooperativas Agropecuarias Caranavi (CELCCAR) et l’Asociación Nacional de Productores de Quinua (ANAPQUI). La production du café, des agrumes, du quinoa et de l’origan nécessitant des approches et des services différents, des initiatives ont été développées avec chacune des organisations selon leurs besoins précis.
Comme au Pérou, les services aux membres ont été renforcés. La CELCCAR, par exemple, a développé les compétences des membres et de l’équipe en cupping, la technique qui permet de noter le café selon des critères reconnus mondialement. L’UNEC a pour sa part obtenu la certification d’innocuité alimentaire ISO:22000, ce qui lui permet de vendre son origan sur des marchés plus exigeants (ex. : Allemagne et Canada). L’ANAPQUI, quant à elle, a développé du matériel de promotion pour ses produits transformés à base de quinoa qui seront vendus dans les foires et les supermarchés.
Soulignons finalement qu’afin de solidifier les organisations et d’assurer la pérennité des acquis de ces projets porteurs, des formations en leadership et en renforcement organisationnel ont été offertes aux membres de leur conseil d’administration.