La reprise des déplacements internationaux à un rythme plus soutenu en 2022-2023 a permis le retour des rencontres « en personne », avec nos partenaires. Quel plaisir! Que de beaux échanges il y a eu sur le terrain!
Que l’on soit volontaire, consultant ou employé, du Sénégal, du Québec, d’Haïti ou de Bolivie, tout un chacun a quelque chose à apporter au bénéfice de l’agriculture familiale. C’est fort de cette conviction que nous aspirons à rassembler les expertises, à donner l’occasion aux femmes et aux hommes concernés de mettre en commun les idées et les stratégies qu’elles et ils connaissent pour construire une agriculture familiale équitable et durable.
Avec la levée des restrictions concernant les déplacements internationaux en contexte de pandémie, l’année 2022-2023 a vu le retour du stage Viens marcher ma terre, qu’UPA DI réalise depuis ses tout débuts. Ce séjour permet à des personnes déléguées par nos partenaires de rencontrer des productrices et des producteurs du Québec, de participer à des rencontres avec des partenaires canadiens et de vivre le congrès général de l’UPA, moment phare de la vie démocratique de l’organisation.
Ainsi, cette année, cinq femmes et cinq hommes de six pays ont séjourné au Québec du 20 novembre au 3 décembre 2022. Ces leaders d’organisations du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal, de la République démocratique du Congo et de la Tunisie ont ainsi pu se réunir au Québec afin d’échanger sur les politiques agricoles et agroenvironnementales en vigueur ici et dans leur pays respectif. Elles et ils ont également pu contribuer aux réflexions de la Coalition Nourrir l’humanité durablement.
Alors que l’année 2022 a été marquée par la tenue de deux conférences internationales, la COP27 sur les changements climatiques et la COP15 sur la biodiversité, les points de vue de ces porte-paroles des regroupements d’agricultrices et d’agriculteurs sur les enjeux actuels et les aspirations futures des familles agricoles qu’elles et ils représentent étaient des plus pertinents.
L’agriculture familiale est un élément clé pour s’adapter aux changements climatiques et pour assurer une autonomie alimentaire durable partout sur la planète. De là vient l’importance de tisser des liens de solidarité entre celles et ceux qui, dans chacune de nos communautés, contribuent à nourrir le monde.
Durant la pandémie, UPA DI a dû adapter ses façons de faire afin de continuer à appuyer ses partenaires dans les différents pays d’intervention. L’une des stratégies mises en place était le recrutement d’experts locaux afin qu’ils puissent accompagner et conseiller les organisations agricoles partenaires, leur dispenser des formations et cheminer avec elles. Ces experts ont été nommés volontaires nationaux.
Les organisations partenaires ayant accueilli des volontaires nationaux en ont toutes été très satisfaites et considèrent que ce modèle apporte une valeur ajoutée au partenariat avec UPA DI puisque cela leur a permis de mobiliser des expertises locales pointues. La connaissance du terrain et de la langue locale des volontaires nationaux a par ailleurs été un facteur d’intégration rapide des volontaires. Lorsque nous les avons sondées, les organisations partenaires nous ont dit souhaiter que ce type de mandat puisse continuer à faire partie de la panoplie des mandats pouvant être mis à contribution, en synergie avec des appuis à distance, du Québec ou d’autres pays. Cette combinaison d’expertise locale et internationale donne d’excellents résultats!
Par exemple, en Haïti, cinq volontaires nationaux ont contribué, auprès de l’Union des coopératives caféières de Baptiste (UCOCAB), à former 526 personnes sur l’agroforesterie et les effets des changements climatiques. Ils ont appuyé l’implantation de 8 pépinières avec plus de 150 000 plantules en production afin de réhabiliter 20 hectares de parcelles agroforestières diversifiées.
Richard Mercure, agronome et volontaire national, nous rapporte que « ce projet est le bienvenu puisqu’il permet à des terres dénudées d’avoir un système d’agroforesterie avec une couverture végétale durable ».
C’est ainsi que l’année en cours a vu l’adhésion de l’organisation à Coopération Canada, qui réunit les organismes du secteur du développement international et de l’assistance humanitaire. Cet organisme est la voix nationale indépendante pour la coopération internationale.
Les groupes de travail et les communautés de pratique de Coopération Canada sont des espaces de collaboration où les membres travaillent ensemble et se réunissent pour partager des apprentissages, développer de bonnes pratiques et accroître l’influence collective en s’appuyant sur la diversité des membres pour atteindre des objectifs communs.
UPA DI a démarré son implication dans quelques-uns de ces groupes de travail et compte bien en profiter pour, d’une part, faire connaître davantage les réalités qui affectent les agricultrices et agriculteurs à travers le monde et, d’autre part, apprendre afin d’améliorer les pratiques et façons de faire.
Depuis plusieurs années maintenant, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et UPA DI collaborent pour renforcer le rôle des organisations professionnelles agricoles dans divers pays comme l’Égypte, la Tunisie, le Maroc et le Sénégal. Plus récemment, c’est au Sultanat d’Oman que cette collaboration a pu se concrétiser.
Dans le cadre d’un projet visant à renforcer l’action collective de l’agriculture familiale à petite échelle pour transformer les systèmes alimentaires, les experts Marie-Julie Ménard, Paul Langelier et André D. Beaudoin ont pu séjourner au sultanat pour aller à la rencontre des représentants nationaux et régionaux de la Omani Agricultural Association (OAA). Plusieurs défis et enjeux de l’agriculture omanaise ont été abordés avec les leaders de l’organisation, le tout articulé autour de trois thématiques principales :
À la suite des visites terrain et des échanges, différentes recommandations ont été émises lors d’un atelier réalisé à Mascate. Celles-ci portaient notamment sur le mode de financement de l’association, la mise à disposition de ressources humaines du ministère de l’Agriculture auprès des associations dans différents gouvernorats afin de soutenir l’association dans une démarche de vulgarisation et de renforcement des capacités des membres ainsi que sur la tenue de cliniques de champs et animales afin de perfectionner les connaissances techniques.
Un autre exemple réussi de partage d’expertise!