La protection de l’environnement, l’adaptation et la résilience aux changements climatiques sont des enjeux planétaires face auxquels développer des stratégies de mitigation est une nécessité. UPA DI met non seulement en œuvre des actions directes en ce sens, mais tient également compte de l’impact des changements climatiques sur le développement économique des entreprises agricoles familiales.
Le projet Économie et énergie circulaire verte (E2CV), démarré au Sénégal au courant de l’année, s’inscrit dans la continuité de l’approche d’économie circulaire d’UPA DI en Haïti. Cette dernière s’appuie sur un principe économique fonctionnant en circuit court, où une partie des extrants constitue des intrants pour une étape subséquente.
Les aliments produits localement par les familles agricoles sont achetés par le groupement de femmes responsables d’une cantine scolaire qui nourrit 450 élèves deux jours par semaine, à l’école du village de Mbokhadane. Les services alimentaires collectifs mis en place (cantine scolaire autogérée, centres de transformation, achats groupés, etc.) améliorent l’accès des familles et des enfants à une alimentation saine, variée et équilibrée.
Toutefois, la préparation des repas nécessite l’utilisation de gaz naturel ou de foyers alimentés au charbon de bois, qui sont des ressources non renouvelables ayant un impact sur l’environnement.
Pour réellement boucler la boucle de l’économie circulaire, le projet propose la mise en place d’une plateforme énergétique mixte basée sur les énergies renouvelables en vue de favoriser le développement d’activités productives à l’échelle locale, incluant l’énergie nécessaire à la production des repas de la cantine scolaire.
L’alimentation en gaz des brûleurs sera assurée par un appareil de biométhanisation alimenté en fumure organique qui émettra du méthane en se décomposant. Des foyers paraboliques solaires seront mis à disposition comme source de cuisson d’appoint. Également, l’installation de panneaux solaires sur les locaux de l’école permettra d’alimenter en électricité un réfrigérateur et un congélateur nécessaires aux autres activités de transformation alimentaire menées par les femmes, leur permettant ainsi de dégager des revenus additionnels.
Cette approche contribue à la protection de l’environnement en proposant une solution renouvelable à la demande énergétique et permet de tirer profit des déchets produits par l’élevage bovin, en plus de diminuer la déforestation et la pression sur les ressources naturelles. De plus, elle augmente l’autonomie des femmes dans leurs activités de préparation de repas et de transformation alimentaire.
UPA Développement international a la volonté de mettre à l’échelle cette stratégie porteuse, non seulement en Haïti et au Sénégal, mais partout sur la planète!
Le projet Dekkal Suuf (redonner vie à la terre en wolof) a pour objectif de soutenir nos partenaires du Sénégal dans la gestion optimale de la santé des sols.
UPA DI met en œuvre ce projet grâce au Programme de coopération climatique internationale (PCCI) du gouvernement du Québec. Quatre organisations professionnelles agricoles (OPA) situées dans le bassin arachidier et en Casamance y participent sous la coordination du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR). Les agricultrices et les agriculteurs sont regroupés au sein de clubs-conseils en santé des sols visant à renforcer leurs capacités à optimiser leurs pratiques agricoles et à offrir des services-conseils professionnels aux membres.
« Avec la caractérisation des sols, on connaît l’état de nos sols pour mieux préparer les campagnes agricoles à venir. »
– Birane Cissé et Mariama Thiang, Club Dekkal Suuf de Mbouloum
Pour atteindre ces objectifs, VIA Pôle d’expertise en services-conseils agricoles accompagne ces productrices et producteurs du Sénégal dans le développement de leurs projets collectifs, qui s’apparentent aux clubs-conseils en agroenvironnement du Québec.
En septembre 2022, Catherine Machado et Hélène Gendreau, deux expertes de VIA Pôle, réalisaient un premier mandat d’appui afin de poser un diagnostic des besoins des membres et d’identifier des possibilités de développement d’une offre de services-conseils adaptés. Les échanges sur le terrain ont été fructueux et se poursuivront lors de deux autres séjours en 2023.
Merci, VIA Pôle d’expertise, pour cet engagement envers la solidarité internationale!
La première phase du projet Sécurité alimentaire : une agriculture adaptée (SAGA) s’est terminée avec la tenue d’un atelier bilan en mars 2023 au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à Rome. Cet événement de clôture a permis aux partenaires de faire le bilan des activités et de poser les jalons pour le cadre de partenariat de la phase 2, qui devrait débuter d’ici la fin 2023.
Lors de SAGA, UPA DI et le Conseil national de concertation des ruraux (CNCR) ont accompagné des agricultrices et des agriculteurs regroupés en trois clubs-conseils en santé des sols (CCSS) dans différentes régions du Sénégal. Ces CCSS visaient à les guider dans l’amélioration de la santé globale de leurs sols et de leurs pratiques agricoles. Quatre projets locaux de gestion communautaire des ressources naturelles ont aussi été réalisés (reboisement et revitalisation de lacs et de marigots). Plusieurs centaines de personnes ont été formées sur la tenue de pépinières et de jardins familiaux, les techniques de conservation des sols ou encore la fabrication de foyers améliorés grâce à ces initiatives.
Finalement, UPA DI a coordonné les activités d’une communauté de pratique regroupant six organisations de coopération internationale québécoises, deux universités, un consortium en climatologie et leurs partenaires sénégalais. Huit rencontres ont été tenues virtuellement en plus d’une rencontre au Sénégal en novembre 2022. Cette plateforme d’échange sur les questions liées au climat, à la sécurité alimentaire et aux bonnes pratiques à répliquer poursuivra ses activités.
Au printemps dernier, UPA DI a eu la chance de recevoir un panel de spécialistes afin d’échanger sur les solutions possibles et la manière dont le monde agricole peut s’engager dans la lutte aux changements climatiques. Des échanges très intéressants et empreints d’un certain optimiste ont été entendus par une centaine de participantes et participants.
« L’agriculture offre beaucoup de potentiel pour à la fois réduire les émissions de gaz à effet de serre et jouer un rôle dans la capture de ces émissions. […] Nous en avons besoin pour atteindre la carboneutralité. »
– Alain Bourque
En juin 2022, d’heureuses retrouvailles ont eu lieu avec notre partenaire haïtien : l’Union des coopératives caféières de Baptiste (UCOCAB). Profitant d’une accalmie sécuritaire, Mélanie Morel, chargée de programmes, a enfin pu aller à la rencontre de l’équipe locale pour démarrer ce nouveau chapitre agroécologique. Les visites de parcelles agricoles et les rencontres avec des membres de l’organisation l’ont profondément touchée.
Depuis 2018, UPA DI assure la coordination des phases pilotes du projet Carboneutre AYITI, mis en œuvre par l’UCOCAB et son réseau de huit coopératives locales. Par la réhabilitation de terres dégradées et l’implantation de parcelles agroforestières diversifiées, les objectifs sont de diversifier les revenus des productrices et des producteurs grâce à la vente de café, de cacao, de fruits et de bois issus des parcelles familiales. L’obtention d’une certification carboneutre est aussi au programme.
Afin de mettre à l’échelle cette initiative, UPA DI et l’UCOCAB ont obtenu un financement à travers le programme Farmer Organisation Led R&I : Recherche et innovation menées par les productrices et les producteurs sur l’agroécologie pour un système alimentaire durable. Ce nouveau projet aborde plusieurs principes de l’agroécologie pour renforcer la résilience des écosystèmes avec un important volet de recherche-action.
Des pépinières seront renforcées pour produire localement des plantules de qualité. Le projet vise également la production de fertilisants organiques afin de réduire la dépendance aux intrants achetés à l’extérieur de la zone de Baptiste. L’implantation de 50 hectares supplémentaires de parcelles agroforestières diversifiées d’ici 2025 est aussi envisagée.
Petit à petit, un arbre à la fois…
Le projet d’Adaptation climatique et valorisation économique des filières agricoles en Haïti (AVETI) vise à améliorer le développement économique du département de la Grand’Anse en s’attardant aux jeunes et aux femmes. L’intervention se concentre sur l’augmentation de leur résilience face à l’insécurité alimentaire et aux changements climatiques grâce à une approche par système de production de type agroforestier, principalement à base de cacao et d’igname.
Ce projet est réalisé en consortium avec le CECI, SOCODEVI et UPA DI, membres de l’Alliance agricole internationale (AAI), ainsi que Développement international Desjardins (DID).
En plus des conséquences de la crise sociopolitique, économique et sécuritaire, la dernière année a été marquée par d’importants déficits de pluviométrie exacerbés par les changements climatiques et la dégradation environnementale. Cette situation a accéléré la crise alimentaire en entraînant la liquidation voire la mort du bétail ou la perte de récoltes et de grands retards dans le démarrage de la nouvelle campagne agricole.
Malgré les nombreux défis et les conditions difficiles, les résultats intermédiaires d’AVETI démontrent que les différents objectifs fixés sont en voie d’être réalisés. Par exemple, les objectifs en lien avec l’augmentation de la résilience des systèmes agroforestiers à base de cacao et d’igname sont atteints grâce à un niveau élevé d’adoption des pratiques d’adaptation aux changements climatiques et à l’augmentation du couvert boisé sur les parcelles des ménages.
De plus, l’approche par champs-écoles paysans a facilité l’accompagnement des productrices et producteurs, permettant une amélioration de 32,5 % du rendement moyen de l’igname. Quant au cacao, les travaux de tailles phytosanitaires effectués ont occasionné une augmentation du nombre de cabosses par pied en production, sans compter le travail de regarnissage ayant permis d’accroître la densité de plantation.
*Les solutions fondées sur la nature sont des mesures de gestion durable, de conservation et de restauration de l’environnement afin de faire face aux changements climatiques et à la perte de la biodiversité. (Gouvernement du Canada)
Cette année marquait les premiers pas du projet Femmes Pro-Forêts en Guinée : le Projet d’adaptation aux changements climatiques dans le Parc national du Moyen-Bafing. Financée par Affaires mondiales Canada, cette initiative est mise en œuvre par une collaboration entre UPA DI, la Chaire de recherche du Canada en économie écologique (CRCEE), Habitat, Équitas ainsi que de nombreux partenaires locaux et nationaux.
S’étalant sur une période de trois ans, Femmes Pro-Forêts vise l’adaptation aux changements climatiques accrue des femmes et jeunes femmes vulnérables et de leur famille dans le Parc national du Moyen-Bafing. Le projet bénéficiera directement à 5 000 personnes, dont 3 500 femmes, incluant 1 400 jeunes femmes de 35 ans et moins, 3 unions et environ 40 groupements d’intérêt économique de produits forestiers non ligneux. Le nombre de bénéficiaires indirects est estimé à 800 000 personnes.
Pour y parvenir, le projet interviendra sur trois axes :
Il ne fait aucun doute que des résultats intéressants et durables nous attendent!