Le Projet d’appui à la structuration d’une agriculture familiale rentable, équitable, durable (PASAFRED) mis en place au Bénin par UPA DI et financé par Affaires mondiales Canada a pris fin cette année. Son objectif était d’assurer une meilleure adéquation entre les politiques publiques, les actions des organisations paysannes et l’agriculture familiale.
Dans ce contexte, la Plateforme nationale des organisations paysannes et de producteurs agricoles du Bénin (PNOPPA) et UPA DI ont travaillé en synergie avec l’État béninois afin de mettre en place un environnement favorisant l’investissement, l’innovation, la résilience climatique, l’inclusion des femmes et la croissance économique dans les milieux ruraux. Ces efforts se sont traduits par la tenue de nombreuses activités de dialogue ayant mis de l’avant les préoccupations du monde paysan, puis l’engagement d’actions concrètes à cet égard.
Parmi les grandes réalisations nées de ces démarches, soulignons notamment :
Afin d’encourager l’émergence d’une relève résiliente, UPA DI mise sur une approche d’appui et d’échanges menant à la création d’espaces de dialogue où les revendications de cette relève potentielle sont entendues par les dirigeants politiques.
Au Bénin, cet accompagnement soutenu par la Plateforme nationale des organisations paysannes et de producteurs agricoles du Bénin (PNOPPA) s’inscrit dans la continuité des actions d’un coopérant expert canadien du Réseau Agro-Innov, ainsi que du Projet d’appui à la structuration d’une agriculture familiale, rentable, équitable et durable (PASAFRED).
Cette démarche a mené à la formation d’un collège des jeunes agriculteurs national et à l’élaboration de son plan stratégique de développement, mais également à la création de liens entre les jeunes agricultrices et agriculteurs béninois et celles et ceux de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ).
En mars 2020, des membres de la FRAQ devaient se rendre au Bénin pour assister au Forum national sur la relève agricole. Leur participation s’est cependant limitée à une présence virtuelle en raison de la pandémie. Or, en mars 2023, comme tout vient à point à qui sait attendre, une délégation de douze membres de la FRAQ représentant toutes les régions agricoles du Québec a finalement pu se rendre au Bénin par l’entremise du Réseau Agro-Innov afin d’échanger avec leurs homologues béninoises et béninois et renforcer les liens entre ces relèves outre-Atlantique.
En plus d’avoir visité de nombreuses entreprises agricoles, la délégation s’est entretenue avec des représentantes et représentants des principales organisations partenaires locales et leurs collèges des jeunes respectifs. Ces discussions ont mis en lumière davantage de similitudes que de différences à l’égard des enjeux partagés par les deux relèves, tels que la place et le rôle des jeunes dans les instances, les difficultés d’accès à la terre et au crédit ainsi que les changements climatiques.
© Maxime Picard, La Tribune
Les ambitions de la Coalition Nourrir l’humanité durablement et celles d’UPA DI sont intimement liées. En tant que membres du conseil d’administration de la Coalition, Marcel Groleau, également président du conseil d’administration d’UPA DI, et Hugo Beauregard-Langelier, secrétaire général d’UPA DI, défendent l’idée que « l’alimentation et les biens agricoles et alimentaires ne peuvent être gérés comme tous les biens industriels, et que les États doivent avoir la capacité de déterminer leur niveau d’autonomie alimentaire sans risque de représailles ».
Cette année, UPA DI a joué un rôle catalyseur important dans l’expansion de la Coalition. Dans le cadre du stage Viens marcher ma terre 2022, dix leaders d’organisations professionnelles agricoles africaines ont eu l’occasion de s’entretenir avec les membres du conseil d’administration de la Coalition. Durant ces échanges, les leaders paysans ont pleinement endossé les travaux de cette dernière en vue de soutenir l’autonomie et la sécurité alimentaires à l’échelle mondiale dans le respect des ressources naturelles, tout en conservant les acquis positifs du commerce international.
Les représentantes et représentants de la Coalition ainsi que les leaders se sont donné rendez-vous en 2023, pour assister au Forum international de l’économie sociale et solidaire à Dakar, avec l’intention d’amener encore plus loin la collaboration entre frères et sœurs de terre.
C’est ainsi que lors d’un panel de la Coalition portant sur le droit à l’alimentation, l’autonomie et la souveraineté alimentaire, M. Ibrahima Coulibaly, président du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA), a annoncé le lancement de la nouvelle branche ouest-africaine de la Coalition Nourrir l’humanité durablement. Il est espéré que cela mobilisera un nombre croissant d’acteurs et d’alliés du mouvement paysan à travers les membres du ROPPA et au sein des 15 pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Il sera captivant de suivre les actions des antennes ouest-africaine et québécoise de la Coalition, en espérant que le mouvement continuera de prendre de l’ampleur et atteindra son objectif de faire adopter un cadre juridique international permettant de rétablir un équilibre entre autonomie et sécurité alimentaire et commerce mondial respectueux des particularités environnementales et socioculturelles.
Le programme d’économie circulaire d’UPA DI appuie le fonctionnement de cantines scolaires dans sept écoles d’Haïti et du Sénégal.
Cela permet bien sûr aux élèves de manger des repas sains et nutritifs, mais garantit également un marché pour les produits des fermes familiales locales (95 % des aliments qu’on retrouve dans les assiettes sont produits localement), tout en soutenant les groupements de femmes à travers des activités génératrices de revenus. En plus de préparer les repas des cantines, les femmes des collectivités visées participent à des activités de cuisine collective et de transformation alimentaire.
Or, cette année, des résultats inattendus très inspirants ont été constatés dans les écoles!
En Haïti, le nombre d’élèves des écoles participantes a augmenté dans plusieurs régions; les responsables locaux attribuant cela à la popularité des cantines. Il semble que plusieurs parents aient été encouragés à envoyer leurs enfants à l’école, sachant que des repas complets y sont servis en plus de l’enseignement.
Par exemple, à Torbeck, l’effectif de l’École nationale de Toro est passé de 70 à 130 élèves et celui de l’École Bon Samaritain, de 90 à 120 élèves. À Labrousse, le nombre d’élèves de l’École mixte évangélique de Doriole est passé de 180 à 250. On peut donc affirmer avec confiance que le programme de cantine scolaire favorise la participation scolaire des enfants des zones touchées.
Au Sénégal, les cantines ont aussi eu un effet sur la réussite scolaire. Depuis que les élèves de l’école de Mbokhadane ont accès aux repas des cantines, le directeur a observé une nette amélioration de leurs résultats scolaires. Notamment, 36 élèves sur 39 ont réussi un examen de préparation public important, soit un taux de réussite de 92,30 %, un des meilleurs de la région. En plus, deux élèves de l’école se sont classés parmi les meilleurs.
Ce sont des résultats très encourageants pour la suite!
Pour clore le volet du projet FO4LA (Farmers’ Organisations for Latin America) au Pérou, les trois membres d’AgriCord responsables de sa mise en œuvre, Trias, Infocos et UPA DI, ont coorganisé un forum sur l’inclusion des jeunes et des femmes dans l’agriculture familiale du pays. Il s’agissait d’une occasion de rassembler des représentantes et représentants des bailleurs de fonds du projet, soit du Fonds international de développement de l’agriculture (FIDA) et de l’Union européenne, ainsi que des ministères péruviens et des organisations paysannes participantes, afin que toutes et tous puissent partager leur expérience du projet.
Il a notamment été question du retour en milieu rural des jeunes qui avaient auparavant tenté l’exode vers les grandes villes du pays. Bien que ce retour à la terre, entraîné par le contexte socioéconomique des dernières années, rassure les agricultrices et agriculteurs qui craignaient de ne pas avoir de relève. Les jeunes femmes et hommes en question estiment faire face à d’importants défis comme la reconnaissance de leur rôle et de leurs expériences ou la difficulté d’accès à de la formation technique.
Parmi les constats du forum, soulignons que les coopératives participantes ont mis en place des moyens concrets pour donner une plus grande place aux jeunes, tels que l’appui technique, l’accompagnement dans l’élaboration de plans d’affaires, l’accès au financement ainsi que la formation de comités de femmes et de jeunes au sein des organisations. Les participantes et participants ont d’ailleurs mis de l’avant les fruits de ces démarches : la baisse de la moyenne d’âge des équipes de travail, des conseils d’administration et des assemblées des coopératives. Ces données reflètent une plus grande présence des jeunes.
Bien que toutes et tous aient reconnu que les coopératives doivent en faire encore plus pour assurer une relève agricole solide, l’estime des jeunes et la reconnaissance de leur famille ont grandement augmenté, ce qui est de bon augure pour l’avenir.